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“ tell the world i'm coming home ”



BISHOP HILLS; TEXAS.
Des visages qui défilent, des gens qui s'arrêtent pour disparaitre à jamais, de simples passages dans les paragraphes de vies qui s'écrivent jour après jour. Il est là, devant l'hôtel de la ville, un sourire aux lèvres. Il avait passé de bons moments dans cette ville, si loin de chez lui. Il ne regrettait pas d'avoir fait ses bagages ce jour là, d'avoir tout plaqué pour aller où le vent le conduirait. Il s'était habitué à cette vie de nomade. Il n'avait comme seule compagnie celle de sa voiture et de ses vielles cassettes. C'était parfait. Il allait repartir sans se retourner comme il le faisait si bien.
Elle le regardait depuis la fenêtre de sa chambre depuis un moment déjà. Son cœur battait à la chamade. Il ne la voyait pas, trop occupé à faire ses adieux silencieux à cet hôtel, à cette ville, mais pas à elle. C'était sans doute trop compliqué de regarder en face celle à qui il avait volé le cœur, juste avant de s'en aller, pour ne plus jamais revenir. Elle n'avait pas non plus le courage de descendre. Il trouverait son bonheur dans les infinies routes alors qu'elle, elle serait toujours là, coincée dans cette ville qui n'avait plus rien à lui apporter mais qu'elle ne voulait pas quitter. Il voulait la liberté, seule chose qu'elle était incapable de lui offrir. La seule chose qu'elle pouvait faire, c'était le regarder partir, tout en gardant la certitude qu'il serait heureux loin d'elle. Même si ça ne changerait rien à son propre malheur, c'était la meilleure chose à faire. Elle n'était qu'une fille de passage sur sa grande route, une histoire de quelques semaines sans importance. Elle était comme tous les autres habitants de cette ville, un pion dans la vie de ces gens qui ne font que passer par Bishop Hills. Ils étaient tous pareil, ces voyageurs sans attache, ils passaient par Bishop Hills, entraient dans la vie de ses habitants, puis partaient, sans un regret, sans même jeter un coup d’œil derrière leur épaule pour s’apercevoir de tout ce qu'ils laissaient derrière eux.