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“i didn't know how lost i was until i met you”


feat. jennifer morrison ; crédit @fuckyeahjennifermorrison

⊱ NOM : atwood-cohen. ⊱ PRÉNOM : avery, prénom au choix. ⊱ ÂGE : vingt-huit ans. ⊱ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : au choix. ⊱ NATIONALITÉ : américaine. ⊱ EMPLOI : serveuse. ⊱ STATUT SOCIAL : célibataire. ⊱ CARACTÈRE : indépendante ; franche ; entière ; impliquée ; grande gueule ; tête brûlée ; protectrice ; rancunière ; bonne oreille ; de bons conseils ; patiente ; intelligente. ⊱ GROUPE : city blues.

Avery a toujours eu une enfance pour le moins compliquée, ses parents, divorcés, ont souvent passé le plus clair de leur temps à se disputer plutôt qu'à s'occuper un tant soit peu d'elle — c'est ainsi que son adolescence a été pour le moins compliquée, emplie de nombreux conflits entre elle et sa mère avec qui elle vivait presque toute l'année : à cette époque là, Avery se droguait, avait pour ainsi de sacrées mauvaises fréquentations et a fait plusieurs séjours en prison, plus ou moins courts — à vingt ans, elle est tombée enceinte, n'ayant pas le courage d'avorter, elle a porté le bébé jusqu'au terme avant de le faire adopter par une famille très attentive, c'était un petit garçon, et elle n'a jamais souhaité avoir le moindre contact prolongé avec son fils ou la famille adoptive : persuadée que c'était mieux ainsi — c'est à 22 ans qu'elle a décidé de refaire sa vie loin de chez elle ; loin de sa mère, rien que pour la débarrasser du fardeau qu'elle semblait représenter dans la vie de celle-ci. Elle a donc quitté sa ville natale pour s'aventurer sur les routes — c'est Bishop Hills qui a été son refuge inattendu, elle y a rencontré un homme, qui l'a charmée, l'a aimée : elle a vécu - elle le dit sans honte - les plus belles et les plus authentiques années de sa vie dans cette ville — elle a découvert, du jour au lendemain, qu'il était marié, n'ayant aucune envie de briser un ménage comme celui de ses parents, elle a décidé de ne plus jamais revoir cet homme, elle avait environ vingt-six ans à l'époque — depuis, elle supporte très peu la solitude et, quand il y a quelques semaines, elle voit une nouvelle collègue se pointer au travail, elle devient rapidement amie avec celle-ci. En découvrant que Reese loge au motel de la ville, elle a tout naturellement proposé de l'héberger le temps que sa voiture soit réparée, c'est ainsi qu'elle va découvrir toute la vie que Reese mène de son côté.

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Déjà un soleil agréable pointait par la fenêtre du petit appartement, pile à côté de la petite table de la cuisine. Plongée dans ses pensées, elle ne le remarquait pas, tout comme elle ne remarqua pas sa colocataire s’asseoir en face d’elle. Dans ces moments de solitude, elle se retrouvait à réfléchir. Sur sa vie. Sur tout ça. « Café ? » Avec Avery, les choses s’étaient imposées d’elles-mêmes, emboîtées dans un ordre logique implacable. Comme si elles se connaissaient depuis toujours, la blonde avait les attentions qu’il fallait, pour pouvoir faire sortir Reese de ses songes. Soupirant, elle étira ses bras devant elle, hochant vaguement la tête comme seule réponse. On aurait pu croire qu’elle n’était pas du matin, mais dores et déjà, Avery avait analysé la situation. « Qu’est ce qui te tracasse ? » C’était une bonne question, à laquelle elle avait bien trop de réponses. Sa voiture en panne qui l’empêchait de poursuivre sa route vers sa potentielle nouvelle vie ? James, tout ce qu’elle avait laissé derrière elle, tout ce qu’elle cachait ? Tout ce qu’elle portait pour elle-même depuis des mois déjà ? Cette stupidité dont elle faisait preuve ? Lui ? A cette pensée, elle détourna le regard vers la fenêtre, vers le vide qui se profilait dans ce ciel déjà bleu. Elle sentit les mains de son amie se poser sur les siennes, et tout devint à nouveau facile à supporter. Eliezer était loin désormais. Et elle devait l’enlever de ses pensées… mais pourquoi fallait-il qu’il ait réussi à la détruire autant que James l’avait fait après trois ans de mariage, alors que eux, ils s’étaient à peine connus ? Parfois, elle se trouvait bien bête d’avoir pris la fuite comme ça, d’être partie, de l’avoir laissé au bord de la route parce qu’elle l’avait découvert avec une autre femme. Lui, il n’était pas marié avec elle. Mais ça l’avait brisé comme s’il l’avait été, comme s’il devait en être ainsi, et qu’il la trahissait en agissant ainsi. Comme si tous leurs regards échangés lui avaient menti, comme s’il s’était joué d’elle. Elle finit par esquisser un faible sourire, se persuadant que tout ceci finirait par la quitter, un jour ou l’autre. « Rien de bien important, tu sais. » Avery hocha les sourcils, et Reese dut allonger son sourire au coin de ses lèvres pour faire taire le scepticisme de la blonde. « Je vais bien, promis. J’arrête pas de réfléchir à plein de trucs, c’est tout. » « Tu devrais manger. » Elle comprit bien vite ce que sous entendait Avery et, comme un signe réflexe, Reese porta sa main à son ventre. A peine rebondi, en quelques mois. Un secret qu’elle gardait pour elle ; elle et Avery. Un fardeau qui la reliait encore à son ancienne vie, à James, à eux. Ce bébé qu’ils avaient cherché à avoir pendant si longtemps ; qui s’imposait maintenant à elle, mère célibataire. Tout ça, de nouvelles incertitudes.

A l'arrivée de Reese à Bishop Hills, toutes les deux n'étaient que des collègues, dans un café du coin. Au départ, elles se croisaient, sans réellement faire attention l'une à l'autre, si ce n'est par les quelques échanges cordiaux. C'est une soirée à rentrer sous une pluie drue après une longue journée qui changea tout entre elles. Sur le bord de la route, en train de marcher pour rejoindre le motel où elle logeait, Reese a finalement croisé la route d'Avery, confortablement installée au volant de sa voiture. Et, alors qu'elles discutaient, le courant est rapidement passé ; en quelques jours, l'idée qu'Avery héberge Reese jusqu'aux réparations de sa voiture s'est imposée tout logiquement. C'est à présent une amitié, faite de secrets, de lourds passés à partager, qui est née entre les deux jeunes femmes. C'est Avery qui soutient Reese dans ses doutes et son début de grosse ; c'est Reese qui comble la solitude d'Avery, l'aide à se poser les bonnes questions. Définitivement, le destin était de leur côté, ce fameux jour de pluie.