« Bye Emma, à demain. » Saluant son amie tout en la gratifiant d'un léger sourire, Charlie passa le portail de son lycée afin de rejoindre l'autre côté de la route sur lequel était stationné une décapotable noire. Pénétrant dans le véhicule, elle s'installa sur le siège passager avant et en profita pour se débarrasser de son sac de cours, le jetant sur la banquette arrière. « Bonjour ma chérie, tu as passé une bonne journée ? » Charlie posa son regard sur la conductrice qui n'était autre que sa mère. Elle acquiesça alors d'un hochement de tête, se remémorant sa journée qui avait été des plus banales pour ne pas changer. On ne pouvait pas bien dire que sa vie était passionnante. Entre le lycée, ses parents, ses cours de piano, ses compétitions de danse ou encore ses amis, la demoiselle menait une existence normale mais qui toutefois lui convenait. Pour le moment. Et puis, elle avait de grandes ambitions, dont celle de faire de la danse classique son métier. Elle avait déjà remporté quelques concours auparavant mais elle n'était pas encore satisfaite, elle voulait toujours plus. Ainsi, ses parents seraient fiers d'elle et elle ne représenterait pas une déception à leurs yeux. « Ça va oui. J'ai eu un A+ à mon devoir d'Histoire. » La brunette ne manqua pas de remarquer le grand sourire pendue aux lèvres de sa mère. A croire que cette nouvelle faisait davantage plaisir à cette dernière qu'à elle-même. « C'est super. J'espère que tu seras la première de ta classe cette année. » Charlie haussa les épaules, affichant une légère moue. « Oh tu sais, première ou deuxième ça m'est bien égal tant que j'ai une bonne moyenne. » avoua-t-elle, jouant avec une mèche de ses cheveux. « Oui mais c'est toujours mieux d'arriver en tête. » Charlie n'ajouta rien de plus, se contentant de soupirer doucement. A croire qu'elle devait être la meilleure dans tous les domaines, sans exception. L'année dernière elle n'avait peut-être était que deuxième de sa classe mais cela ne l'avait pas empêché d'avoir une excellente moyenne et de recevoir les félicitations de l'ensemble de ses professeurs. Mais non, ses parents et surtout sa mère ne voyaient pas les choses du même œil. Pour eux, l'essentiel était d'occuper la première place et non de faire de la figuration. « N'oublie pas que tu as ta leçon de piano à dix-huit heures. » renchérit-elle, ce qui fit doucement grimacer la jeune fille. Elle n'y avait plus pensé et pour être honnête, elle n'avait pas trop la tête à ça ce soir. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était prendre un bon bain et se laisser ensuite tomber sur son lit jusqu'au lendemain matin. « En parlant de ça... je ne sais pas si je vais y aller ce soir. Je ne suis pas dans ma meilleure forme et j'ai une longue journée qui m'attend demain donc... » Mais elle n'eut le temps de terminer sa phrase qu'elle se fit aussitôt couper la parole. « Voyons Charlie, je ne paye pas tes leçons pour rien. Et puis il faut bien que tu continues à t'entraîner si tu veux progresser. » La lycéenne leva les yeux au ciel, blasée. Comme si manquer un seul cours changerait vraiment quelque chose à ses compétences. Ce n'était certes pas le domaine dans lequel elle excellait le plus mais selon son professeur de piano, elle se débrouillait très bien. S'enfonçant un peu plus dans son siège, Charlie croisa les bras contre sa poitrine, gardant le silence. Connaissant sa mère, il était inutile d'insister davantage. Avec elle, aucune négociation n'était possible, ou alors c'était rare. Mais là, elle ne se sentait pas la force de s'engager dans un débat, c'était perdu d'avance. « Bien m'man. » finit-elle par répondre au bout de quelques secondes. Et, pour ne pas avoir à être relancée sur le sujet, elle alluma la radio diffusant justement une chanson qu'elle adorait. Inconsciemment, elle se mit à fredonner les paroles puis ferma les yeux, se laissant porter par la musique.

« Ça va aller Charlie. Tout va bien se passer... » La concernée secoua doucement la tête, le regard vide. Les paroles de son père se voulurent rassurantes mais elle savait parfaitement qu'il ne les pensait pas. Il souhaitait simplement la réconforter, lui apporter son soutien comme il le pouvait. C'était honorable de sa part bien qu'étant son devoir de parent après tout, mais cela ne suffisait aucunement à dissiper le mal-être qui l'envahissait. « Non papa... tu sais aussi bien que moi que c'est faux... » Il y a quelques heures à peine, on lui avait annoncé une terrible nouvelle qui allait bouleverser sa vie de jeune femme à jamais. Quelque chose de lourd à porter sur ses frêles épaules et dont elle ne savait pas encore comment y faire face. Elle n'était pas prête à ce que les choses changent mais qui le serait vraiment de toute manière ? « Je refuse que tu te laisses abattre, tu m'entends ? Tu n'as pas le droit de baisser les bras. Tu es jeune, tu as encore plein de choses à accomplir, alors je ne veux pas que tu sois aussi pessimiste. Tu vas prendre tes médicaments, vivre ta vie comme c'était prévu et tout ira bien pour toi. » Il tenta d'esquisser un sourire réconfortant qui ressembla toutefois plus à un rictus qu'autre chose. C'était son père tout craché, de garder la tête haute peu importe les circonstances. Il n'aimait pas se montrer vulnérable, il considérait que l'homme de la maison n'avait pas à dévoiler ses faiblesses au grand jour. Mais Charlie n'était pas dupe. Elle pouvait lire la peine sur le visage de son paternel et voir le désespoir dans ses yeux. C'était bien la première fois qu'elle le voyait sous ce jour en tout cas. Et cela lui fit mal au cœur, ce cœur qui lui faisait désormais défaut. Les paroles de son médecin repassèrent alors en boucle dans sa tête et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. « Je suis désolé de vous annoncer ça mademoiselle Whitacker, mais... vous êtes atteinte d'une cardiomyopathie. » Il lui avait ensuite expliqué que c'était une maladie touchant le muscle du cœur, réduisant ainsi sa capacité de pomper le sang vers le reste de l'organisme. Plusieurs types de cette maladie existait et Charlie souffrait de la cardiomyopathie hypertrophique, caractérisée par le gonflement de la paroi séparant les cavités inférieures du cœur à tel point qu'elle finit par bloquer le passage du sang. Les analyses n'avaient pourtant pas pu détecter la cause de la maladie qui demeurait un mystère aux yeux des médecins. « Charlie ? » La jeune femme sortit subitement de ses pensées et releva le regard sur son père qui lui faisait face. Elle essuya rapidement les larmes baignant son visage de sa main droite tout en reniflant. « Je suis désolée papa, mais je ne peux pas faire semblant. Je ne peux pas prétendre que la vie est belle sachant que la mienne se raccourcit de jour en jour. » avoua-t-elle, la voix légèrement tremblante. Les faux-semblants, ce n'était définitivement pas son genre. Et surtout pas quand ça concernait quelque chose d'aussi important que sa santé. « Je sais ce que tu ressens... » Bien-sûr que non il ne savait pas. Ce n'était pas lui qui avait cette foutue maladie menaçant ses jours. « ...mais ta mère et moi on ne te laissera pas tomber. » Il l'accueillit dans ses bras, la serrant contre lui. A choisir, il aurait préféré porter ce fardeau à la place de sa fille. Cette fille qu'il avait eu tant de mal à avoir, au point qu'elle était née d'une insémination artificielle. A croire que leur famille était poursuivie par une malédiction ou une connerie du genre. « J'ai peur. » murmura-t-elle contre son torse. Elle ne tarda pas à sentir ses doigts lui caresser maladroitement les cheveux, l'incitant alors à fermer les yeux. « Moi aussi. Mais quoi qu'il se passe, on sera là pour toi. Fais nous confiance, d'accord ?. » Peu convaincue, la jeune Whitacker se contenta d'hocher la tête. Elle ne pouvait rien faire si ce n'était prendre ses médicaments et garder espoir. Car selon un célèbre proverbe, l'espoir fait vivre après tout.

Cela faisait désormais un peu plus de huit mois qu'elle était sur les routes. Huit mois qu'elle avait fuit le domicile familial à la quête de liberté et d'indépendance. Elle ne supportait plus la pression que ses parents lui mettaient en permanence, elle suffoquait. Elle ne pouvait pas être ce qu'ils voulaient qu'elle soit. Une enfant parfaite, excellant dans tous les domaines. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé. On ne pouvait en effet pas lui reprocher de ne pas avoir fait d'efforts, loin de là. A l'école, elle avait toujours été une élève assidue, lui permettant ainsi d'obtenir les bonnes grâces de tous ses professeurs. Elle n'avait jamais manqué aucun cours, rendait ses devoirs en temps et en heure, était serviable, souriante et disciplinée et représentait donc l'élève idéale. Au domicile, elle aidait ses parents dans les différentes tâches ménagères, ne passait du temps dans sa chambre que pour réviser, lire ou dormir, et prenait le temps de discuter avec le voisinage. Et comme si ceci n'était pas suffisant, elle jouait du piano et participait à des compétitions de danse classique. Ce n'était pas sa plus grande passion mais c'était celle de sa mère en tout cas. Cette dernière était elle aussi danseuse lorsqu'elle était plus jeune, et ne vivait pratiquement que pour ça. Malheureusement, elle dû arrêter prématurément suite à une blessure au genou qui brisa toutes ses espérances de devenir un jour une ballerine reconnue. Ne pouvant plus concrétiser son rêve elle n'avait pas eu d'autre choix que de le placer en Charlie, ce qui expliquait ainsi pourquoi elle lui en demandait toujours plus. Parfois, elle en oubliait presque que la jeune fille était un être humain et non une machine. Voilà pourquoi au bout d'un moment elle en avait eu marre et avait préféré dire stop à cette vie qui ne lui convenait plus. Surtout qu'il fallait être honnête ; peu importe sa volonté, elle était incapable d'y arriver. Tout simplement parce que ce n'était pas fait pour elle, mais également parce que cette foutue cardiomyopathie la rongeait de plus en plus. Elle ne pourrait jamais devenir championne de danse ou de quoi que ce soit d'autre. Non seulement elle s'essoufflait assez vite, mais son endurance physique était réduite elle aussi. Alors à quoi bon continuer alors qu'elle fonçait droit dans un mur ? Bon d'accord, elle se sentait honteuse d'être partie telle une voleuse de chez elle sans un mot pour ses parents. Ils avaient dû être morts d'inquiétude en relevant sa disparition, c'était certain. Mais qu'aurait-elle pu leur dire de toute manière ? Qu'elle n'en pouvait plus et qu'elle préférait s'en aller vers d'autres horizons ? Elle n'aurait même pas eu le temps de passer le pas de la porte dans ce cas. Et elle ne voulait pas prendre le risque de rater sa fugue. Aujourd'hui elle regrettait d'être partie de chez elle de cette façon, mais elle ne se sentait pas le courage de retourner à Los Angeles et d'affronter le regard de ses parents. Ils devaient plus que jamais être déçus d'elle, et ça pouvait se comprendre. Mais elle était jeune, et faire des erreurs lui était sans doute nécessaire afin de grandir. « On reprend la route, t'es prête ? » La voix de son ami la tira de ses songes. Silas. Un drôle de phénomène qui était devenu son compagnon de route depuis à peu près six mois. Leur rencontre n'avait pas été très positive mais comme quoi, la première impression n'est pas forcément la bonne. Elle l'avait rencontré alors qu'elle faisait de l'autostop et il avait manqué de l'écraser. Bien-sûr, elle ne s'était pas gênée pour l'incendier. Elle pensait alors ne jamais le revoir mais c'était sans compter sur le destin qui les a réuni une nouvelle fois quelques heures plus tard. Et finalement, elle avait embarqué avec lui vers une destination inconnue. Sans savoir pourquoi, elle lui avait fait confiance. Ce qu'elle ne regrettait pas aujourd'hui pour être honnête. Elle s'était attachée à lui et l'appréciait beaucoup, et peut-être même un peu trop. Mais ça, elle se le gardait bien de le lui dire. D'ailleurs, il y avait bien d'autres choses que le jeune homme ignorait à son sujet. Il n'en savait que peu sur sa vie, pour la simple et bonne raison que lorsqu'il abordait le sujet, elle se fermait comme une huitre ou changeait de sujet. Elle ne se sentait pas prête à partager son passé avec lui, et préférait donc conserver cette part de mystère. « Plus que prête oui. Allons donc retrouver ton frère. »

Bienvenue toi
Bonne chance pour ta fiche, si tu as des questions, n'hésites pas

BIENVENUE
merciiii de tenter mon scénario, même si je savais que tu n'y résisterais pas hahaha bonne chance pour ta fiche (a) si tu as des questions, n'hésite pas je suis ton homme *baf* la personne qu'il te faut en tout cas *o*

Juliette ; Merci Anaïs. Excellent choix pour Candice et Klaroline en tout cas.

Silas ; Oui tu me connais, je suis trop faible quand il s'agit de Nina ou Delena/Nian. Mais même sans ça, ton scénario c'est de la bombe donc je n'ai pas pu résister. Tu es mon homme ? C'est bon à savoir. Merci en tout cas.

Héhé je savais que tu aimerais ça

Ahaha j'avais déjà tout lu (a) je te valide
pense à aller recenser ton avatar

Merci beaucoup, et je fais ça sur le champ.